27 mars 2018

Découvrez le Solley, un sport made in Africa

La Fédération des Inventeurs et Innovateurs de Côte d’Ivoire (FEDINCI), a organisé la première édition du Salon International des Inventions d’Abidjan dénommé Abidjan Innova du 22 au 24 mars 2018. Durant trois jours, les inventeurs et innovateurs du pays ont exposé leurs produits. Parmi ces derniers, il y a Mathieu Yagui, inventeur d’une discipline sportive dénommée Solley.

J’ai pu échangé longuement avec l’inventeur pour avoir de plus amples informations sur ce sport made in Africa. Mais avant de livrer le contenu de notre entretien, voici la brève présentation du Solley.

Qu’est-ce que le Solley?

Il s’agit d’un sport collectif de main qui puise sa source dans la panoplie de jeux d’enfance en Côte d’Ivoire.

Les supports de jeu se composent d’une balle en forme de globe ovale entourée d’un anneau à son centre, que les joueurs de chaque équipe se passent, et d’une base en forme de cuvette représentant le but pour chaque équipe. Le but du jeu est de marquer des points en amenant la balle dans le but de l’adversaire.

  • Qui est Mathieu Yagui ?
Mathieu Yagui, inventeur du Solley (crédit photo: Odilon Doundembi)

Je suis Mathieu Yagui, Ivoirien. Je suis titulaire d’une maîtrise d’économie appliquée option économie publique de la faculté des sciences économiques de  l’université d’ABIDJAN. Je suis enseignant d’économie dans les grandes écoles de commerce et de management , et formateur à titre privé en renforcement du potentiel créatif.

  •   Qu’est-ce qui vous a motivé à inventer cette discipline ?
Le déclic qui a motivé la création de cette discipline est venu de la réaction que j’ai eu face au water-polo, un sport français que j’ai vu à la télé en 1990 au journal de midi dans mon pays. Je me suis alors engagé à donner à mon pays un sport national qui sera pour lui un produit d’appel international et une fierté pour sa jeunesse. C’est parti comme une plaisanterie au début et de fil en aiguille, le projet a pris forme dans mon esprit pour devenir un défi à relever et pour moi-même et pour mon pays, voire pour tout le continent africain qui somme toute ne dispose d’aucun sport aux Jeux Olympiques.
  • En quelle année avez-vous donné vie à ce sport ?
Mes travaux de création du Solley ont débuté en 1990 quand j’étais étudiant en D.E.A d’économie monétaire et financière. Ces travaux ont abouti après deux années de travail assidu avec une équipe pédagogique de quatre spécialistes de sport de haut niveau de l’Institut National de la Jeunesse et des sport de mon pays (I.N.J.S), à l’élaboration d’un code d’arbitrage et d’une pédagogie d’apprentissage du Solley en avril 1999. Je peux donc dire que le Solley a été confirmé discipline sportive dans la catégorie sport collectif de mains en 1999 dans le rapport d’observation du jeu établi par l’équipe pédagogique.
  • Où en êtes-vous et quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté ?
Le projet a atteint aujourd’hui la phase industrielle avec deux fabricants français pour ses équipements : la Base dont un prototype a été réalisé par Air et Volume et les balles dont la facture de 100 balles est encore entre mes mains seront réalisées par Sportif (JRH). Ces supports du jeu ont été brevetés à l’OAPI en 2001 et un dépôt en modèle industriel a été fait en France en 2003.
Nous sommes donc à la recherche d’un financement pour passer la commande des équipements puis lancer la formation des formateurs ensuite les joueurs et enfin passer au lancement des activités de la Fédération Ivoirienne de Solley pour une grande promotion et la vulgarisation à l’échelle nationale voire africaine et mondiale. Le montant du financement s’élève à 21 millions de Fcfa soit 31 000 euros.
  • Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Mes ambitions sont multiples mais il me faut d’abord commencer par avoir le financement avant la réalisation des autres structures à savoir : la  création des confédérations sous- régionales africaines (COAS; CCAS,CSAS; CNAS; CEAS; CIAS). La mise en place de la Fédération Mondiale de Solley dans le but d’organiser, à la longue la coupe de l’intégration africaine ainsi que la coupe du monde de Solley.
Je salue la persévérance de ce monsieur, déterminé à marquer l’histoire du sport en Afrique et dans le monde. Ce genre d’initiative devrait mériter l’attention particulière des instances sportives nationales et internationales. 
Voici les cordonnées de monsieur Mathieu Yagui : +225 05 83 25 52 ; solleysport12@gmail.com.
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