5 février 2018

Centrafrique, silence radio sur Joseph Kony

Joseph Kony est le chef des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA pour Lord’s Resistance Army) qui opèrent entre la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine et le Soudan du Sud. Son soit disant but principal serait de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, et d’instaurer un régime fondé sur les principes de la Bible et des Dix Commandements.

Joseph Kony
Joseph Kony, chef de la LRA (source Flickr)

Mélangeant mystique religieuse, techniques éprouvées de guérilla et brutalité sans scrupules, Joseph Kony est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Selon l’ONU, la LRA a tué plus de 100 000 personnes et enlevé plus de 60 000 enfants, d’abord dans le nord de l’Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins cités ci-dessus. Autant dire dans les régions parmi les plus reculées, les plus marginalisées et surtout les plus instables du continent.

Ce véritable bourreau d’enfants et violeur extrême n’est rien d’autre qu’un terroriste. Il mérite d’être traqué comme un terroriste. Malheureusement, il continue de faire le bon et le mauvais temps dans le Haut-Mbomou, au même titre que les bandits armés des autres régions de la République Centrafricaine. Le 23 Janvier dernier, près de Zemio, un groupe présumé appartenir à la LRA s’en est pris à un groupe de femmes dont une avait un bébé. Les assaillants ne savaient parler que Acholi (une langue étrangère). Il ont tenté d’enlever la femme et son enfant, mais les autres femmes ont réussi à les en dissuader.

Visiblement, Joseph Kony reste insaisissable et navigue, comme il en l’habitude, entre l’Ouganda et l’est de la Centrafrique. Sous la pression d’une campagne menée par des activistes, Barack Obama avait bien envoyé une centaine de conseillers militaires dans ces zones avec pour objectif de décapiter l’Armée de Résistance du Seigneur. Mais la puissance armée des USA a failli à cette mission.

Et le chef de la LRA se cacherait dans une région inaccessible aux forces de l’union africaine, située entre la RCA et le Soudan du Sud. Même la puissance armée des USA, sous le règne d’ Obama, a fait semblant de le poursuivre pendant un temps. Mais depuis que les américains ont plié bagage de la zone de traque, il n’y a pratiquement plus de nouvelle de ce terroriste.

La RCA a déjà de sérieux problèmes sécuritaires à gérer. A mon avis, c’est aux pays membres de la CEMAC de prendre leurs responsabilités dès à présent car ce terroriste représente une réelle menace pour la sous-région, voire pour toute l’Afrique subsaharienne. Cela va faciliter les tâches aux Forces Armés Centrafricaines qui reviennent progressivement dans l’arène. Le renouvellement d’un an de l’embargo sur les armes, voté par le conseil de sécurité de l’ONU le 31 Janvier, ne va pas arranger les choses, mais il faudrait faire avec les moyens de bord.

Il faut reconnaitre que, contrairement aux idées reçues, les efforts ont été faits en vue d’un retour en force des soldats centrafricains.

Le Tchad est conscient de l’impact de l’insécurité chronique de la RCA sur ses voisins. Selon un Conseiller du Président Idris Déby : « les affrontements entre les rebellions, constituent une menace sécuritaire et humanitaire à la frontière tchadienne. »

Ce n’est qu’avec les mineurs que l’on peut privilégier l’éducatif au détriment de répressif. Les adultes récidivistes comme les bandits armés, ont droit à ce qu’ils méritent s’ils sont coupables ou représentent un danger pour la société. Ces derniers tout comme Joseph Kony doivent être traqués jusqu’à leur dernier refuge et traduits devant la justice.

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