Odilon Doundembi

Un regard sur la crise en Centrafrique

lexpress.fr tragedie de Bossangoa
Les réfugiés de la tragédie de Bossangoa

Un jour de plus est une souffrance de trop pour le peuple centrafricain depuis l’arrivée de « l’ancienne » coalition Séléka au pouvoir. N’est-ce pas étonnant quand je dis « l’ancienne » ? C’est parce que officiellement, cette coalition est dissoute et officieusement, elle continue de régner en maître en semant le chaos dans l’arrière-pays sans se gêner.

Un peuple en état de détresse

Dans les provinces de la RCA, notamment à Bossangoa, Bouca, Bohong et le village de Gaga, plusieurs personnes vulnérables fuient et vivent en brousse pour se mettre à l’abri de ces gens sans scrupule qui continuent de commettre des exactions. Les plus chanceux trouvent refuge, pour certains à l’école, et pour d’autres à l’église. Ceux de Bangassou vivent toujours avec la peur au ventre.

Pendant quune dizaine de filles centrafricaines résidant à Kenzo (une ville du Cameroun, frontalière avec la Centrafrique), accusées de prostitution, ont été expulsées par les autorités camerounaises vers la ville de Gamboula, à Bangui, on fait comme si de rien n’était. Personne n’en parle côté gouvernement. Heureusement que les réseaux sociaux existent.

Pendant que les chefs religieux, à savoir prêtres, pasteurs, imams et responsables de la société civile, se mobilisent pour attiser la tension entre la communauté chrétienne et musulmane afin d’éviter la tendance d’une guerre confessionnelle; certains compatriotes, je me demande si le sont réellement, lancent des cris d’appels à la haine et demandent à cette population, déjà exaspérée, de résister à ses seigneurs de guerre sans scrupule qui eux sont lourdement armés.

Pendant que les dignes citoyens de ce pays se battent en dénonçant haut et fort les exactions subies par la population ainsi que sa dramatique condition alimentaire, d’autres s’acharnent sur eux via Internet juste pour régler leur compte et gagner la confiance du chef au lieu de sensibiliser le peuple pour que revienne la cohésion sociale.

Nos leaders politiques sont de plus en plus impopulaires, comme cela a toujours été le cas d’ailleurs. Ils ne valent pas grand-chose aux yeux de l’opinion internationale. Ils profitent de l’état dégradant du pays pour faire leur propagande politique. Nous avons l’obligation d’être unis sans distinction. Les Centrafricains, chrétiens, animistes ou musulmans qu’ils soient, doivent rester unis dans la dignité en travaillant chacun selon son secteur d’activité pour que la paix et la cohésion sociale reviennent en Centrafrique.  « L’unité de l’humanité signifie : personne ne peut s’échapper nulle part », dit Milan Kundera. Cette crise doit interpeller en premier lieu, les Centrafricains de la diaspora ainsi que ceux qui sont sur place au pays. Il faut laisser de côté la haine, l’esprit partisan et la soif du pouvoir qui continuent de pourrir la vie des pauvres citoyens ne voulant rien d’autre que la paix afin de mieux travailler pour subvenir à ses besoins.

L’ONU  doit arrêter avec ses baratins et agir en envoyant très rapidement des troupes, capables de remettre les pendules à l’heure à travers un désarmement de ces sniffeurs de sang de tout genre qui échappent complètement au contrôle des autorités étatiques. Il ne faut pas se voiler la face car tout le mon sait que l’heure est grave. Il est inadmissible continuer à prononcer les mêmes discours.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire. » Eistein


Tabaski au Sénégal : un mouton à tout prix

Mouton tabaski
senego.net/2013/08/17/tabaski-2013-720-000-moutons

Le Sénégal fête la Tabaski ou fête de l’Aïd-el-Kebir communément connue sous le nom de « fête du mouton » en Afrique ce mercredi 16 Octobre. C’est la plus grande fête du Sénégal où la population est en majorité musulmane. Chaque père de famille doit tuer un mouton pour commémorer le sacrifice d’Abraham.

Le jour de la célébration de l’Aïd el-Kebir varie  géographiquement en fonction du moment où la pleine lune est observée selon les dates du calendrier musulman.

Tout le pays en particuliers la capitale Dakar est mouvementée au rythme des préparatifs: achat du mouton pour le sacrifice et habits neufs pour la famille. Mais, le mouton de fête fait l’objet de toutes les convoitises.

A Dakar précisément au Terminus de Liberté 5 non loin de chez moi, outre les bus de la compagnie de transport en commun Dakar Dem Dick et autres laveurs de voitures, le cadre abrite, en ces temps de Tabaski, des centaines de têtes de moutons à vendre. A l’approche de ce lieu, différentes senteurs titillent les narines, entre l’odeur du foin, celle de la pisse et des défécations de nombreux moutons parqués dans cet espace. L’endroit ne désemplit pas : bêlement, cris d’éleveurs, vendeurs ou autres resquilleurs, décorent l’âpre marchandage dans un bruit confus de voix nombreuses qui semble déranger personne.

La fête s’annonce très conviviale comme chaque année d’ailleurs, malgré le coût exorbitant des moutons.


Les Lions du Sénégal : les revanchards déçus

Les supporteurs Sénégalais lors de la CAN 2008 au Ghana
Les supporteurs Sénégalais lors de la CAN 2008 au Ghana

Tout le Sénégal a retenu son souffle le 12 octobre dernier, lors du match aller de barrage pour la qualification à la coupe du monde de Brésil en 2014.

Le match s’est soldé par la victoire des  » Éléphants  » de la Cote d’Ivoire sur les  » Lions de Téranga  » (3-1) du Sénégal. Vous pouvez en savoir davantage en cliquant ici .

Pour la plupart des Sénégalais, les Lions ont déjà perdu la chance de se qualifier au mondial 2014, suite à cette large défaite. Du coup le match retour qui aura lieu à Casablanca au Maroc, le 16 Novembre prochain, s’annonce très délicat pour eux.

A qui la faute ?

Des séries d’accusations ne cessent de pleuvoir pour justifier la  débâcle des « Lions »:

Pour certains, la faute incombe à l’entraîneur car il n’a pas su faire un bon choix tactique tant au niveau offensif que défensif. Il devrait se mettre à l’évidence en deuxième mi-temps afin de limiter le dégât à temps. La Côte d’Ivoire a été dominatrice sur tous les plans même si elle a relâché en toute fin de partie.

D’autres indexent directement les joueurs en les accusant de ne pas s’être montrés décisifs face aux « éléphants ». Il n’y avait pratiquement pas de prise de risque, aucune implication dans le jeu.

Y’avait-il un manque de détermination de la part des Lions de la Téranga?

Didier Drogba, Salomon Kalou et Gervinho, le trio gagnant des Eléphants. (AFP)
Didier Drogba, Salomon Kalou et Gervinho, le trio gagnant des Eléphants. (AFP)

On peut comprendre la frustration des uns et des autres sur cette large défaite. Je suis d’accord avec les mécontents, mais force est de constater que la Côte d’Ivoire est l’une des meilleures équipes de football africain disposant des joueurs de qualités individuelles colossales en Afrique depuis une décennie.

Les lions de la Téranga (rts)
Les lions de la Téranga (rts)

En dépit du fait que la Côte d’Ivoire reste la grande favorite de ce barrage, il est noté nulle part que les Eléphants sont imbattables. Ils ont intérêt à oublier leur succès du passé et continuer à se préparer pour le retour, car rien n’est encore gagné.

Quant aux « Lions de la Téranga », ils doivent se ressaisir et se remettre vite au travail afin de répondre physiquement et mentalement présents au match retour. Toutes les deux équipes possèdent  chacune, des joueurs talentueux.  Les Sénégalais sont bel et bien en mesure de faire face à la montagne qu’est la Côte d’Ivoire s’ils le décident vraiment en mouillant le maillot.

Les supporteurs Sénégalais doivent être patients tout en ayant confiance aux joueurs et au staff technique, surtout bien se comporter afin d’éviter le même scénario de l’année passée. Les joueurs ont besoin de se sentir soutenus par le public.