1 mars 2017

#BrisonsLaPeur pour un réel changement en Centrafrique

Crédit photo: eyesango.mondoblog.org

Le peuple centrafricain, comme tous les citoyens du monde, a le droit de rêver une vie saine et paisible, de voir son pays sur la voix de l’émergence qui ne soit pas utopique. Pour cela, il est important de briser la peur d’être déçu, d’échouer, d’être rejeté, etc. La peur de vivre comme les autres.

Les drames que nous avons vécus, se combattent avec l’éducation et la culture, qui permettent d’instruire les jeunes, de cultiver une libre pensée, donc un esprit critique. Ils pourront ainsi questionner la société dans laquelle ils vivent, travailler pour la reconstruire, s’opposer aux inégalités (de façon pacifique), aux injustices et cultiver le vivre-ensemble.

On ne peut plus être toujours en mode réactif et en constante gestion de crises en République Centrafricaine.

On ne peut aller vers le changement ou le faire sans aller vers les autres. On a tous besoin de l’autre pour avancer, quelques soient son ethnie, son appartenance religieuse à moins qu’on soit doté d’un égocentrisme exécrable. Le changement nécessite le concours de chaque citoyen.

L’expérience du passé est certes amer, mais il faudrait faire beaucoup d’effort de manière psychologique pour briser la peur aboutir à la vraie réconciliation et la cohésion synonyme d’une paix sincère et durable en République Centrafricaine.

La peur est un facteur de blocage dans notre interaction sociale

La question de la sécurité est soulevée chaque fois qu’un évènement survient, à plus forte raison dans une zone urbaine. La peur peut s’emparer de la population, avec raison. Ah oui ! Il est normal de ressentir de la peur lorsque l’horreur frappe – après tout, cette sensation désagréable fait partie intégrante de notre dispositif de survie, tout comme les capteurs de douleur de notre système nerveux qui se déclenchent lorsqu’on pose le pied sur une épine. Mais celle-ci devient très mauvaise conseillère quand vient le temps d’envisager une réponse adéquate à une crise et empêche de voir des solutions à long terme.

La peur est une émotion désagréable à vivre. Se laisser envahir par la peur a pour effet de paralyser nos capacités de réflexions, nous empêchant de trouver une solution à nos problèmes.

Pendant ce temps le pays s’écroule sous le poids d’un chaos dont profitent actuellement les chefs de guerre et leurs complices. Au milieu, les marchands d’armes jubilent et le racket bat son plein, avec l’approbation de certains compatriotes qui y tirent leur épingle du jeu. Ainsi, la sécurité de tous demeure menacée et la population reste coincée entre les règlements de compte fratricides et tirs croisés qui font tomber des victimes qui n’ont rien demandé.

Pourquoi? Parce que nous cédons à la peur.

Vaincre la peur constitue le premier pas vers la sécurité.

Que signifie réellement briser la peur ?

Briser la peur signifie aller vers l’autre ;

C’est aider à se relever après, une chute, un désastre, une crise comme celle qui avait commencé en 2013 en RCA et qui malheureusement, perdure ;

C’est avoir un comportement responsable au quotidien. Contribuer à la reconstruction des mosquées, à la lutte contre l’insalubrité dans la ville de Bangui…

Briser la peur, c’est dénoncer les mauvaises habitudes (y en a plein au vu et au su de tous, même si certains font semblant de ne pas le cerner);

C’est enterrer la hache de guerre pour planter l’arbre de paix ;

C’est refuser d’être manipulé par qui que ce soit pour quoique ce soit (peu importe les promesses).

C’est avoir le courage de dire ce que l’on pense haut et fort. C’est donc communiquer en un mot.

Que faire de notre peur ?

A travers les informations en continu, nous sommes pris dans la temporalité des évènements issus de l’arrière-pays. De ce fait, nous vivons en contact permanent avec l’horreur, avec la monstruosité (Les images de la misère, de la barbarie humaine…). Faut-il baisser la garde ? Non, évidemment.

Nos peurs peuvent nous jouer des tours, nous rendant incapables de changer la donne, effrayés d’aller de l’avant, mais généralement, derrière nos peurs, se trouvent les secondes chances attendant d’être prises…Alors donnons une seconde chance à nos prochains pour mieux revivre ensemble afin de réaliser nos rêves. Si tu n’as pas de projets dans ta vie, sache que la vie a de projets pour toi. Que tu le veuilles ou non.

Tu peux accepter le changement et aller de l’avant ou le combattre et rester à la traine pendant que les autres sont en année lumière d’avance sur toi. Alors #BrisonLaPeur pour un réel changement en RCA.

Les autorités doivent prendre leurs responsabilités afin de permettre à la population de briser la peur, en neutralisant par exemple, tous ces chefs de guerres sans scrupule qui continuent de pulluler et de polluer l’atmosphère au passage.

Ceci est ma petite contribution dans le cadre de campagne dénommée #BrisonsLaPeur initiée par l’Association de Blogueurs Centrafricains (ABCA)

Vous pouvez accéder aux précédents articles de la campagne, signés Baba Mahamat et Eric Penzi.

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