Odilon Doundembi

RCA : pourquoi tant de pénitence?

Une fois de plus le monde pleure avec la République centrafricaine pour les problèmes et les souffrances et décès malheureux de beaucoup d’innocents. Mais pour combien de temps la RCA sera-t-elle un théâtre de guerre et un lieu de détresse ?

  • Cela fait belle lurette que l’on cherche tant bien que mal à négocier aux rebelles mêmes ceux qui ne sont de nationalité centrafricaine.  Quel est le résultat escompté ? Tout le monde le sait.  Certains chefs rebelles sont  officiellement favorables au DDRR afin de profiter de la manne qui en découle mais officieusement ils règnent encore en maître sur le territoire qu’ils contrôlent pour s’enrichir au dos de l’impuissant Etat centrafricain.
  • Bien que notre pays regorge de grandes ressources naturelles (diamants, or, uranium, pétrole, etc.), nous sommes l’une des nations les plus pauvres et les moins développées en Afrique. D’autres nations s’emparent et emportent nos riches gisements minéraux et elles nous laissent sans rien.
  • Bien que nous ayons accédé à l’indépendance depuis plus de cinquante ans, notre indépendance est de papier. Notre pays est encore fortement tributaire de nos maîtres coloniaux.
  • Nous avons une grande masse de terre agricole, mais, hélas la forêt est en grande partie non cultivée et envahie par les mauvaises herbes. Pendant ce temps, nos gens vivent dans une pauvreté extrême!
  • Nous sommes peu nombreux, mais nous ne nous aimons pas les uns les autres. Pourquoi nous combattons-nous et tuons-nous les uns les autres?
  • Nous ne connaissons pas l’amour du prochain, le « centro » n’est pas solidaire, mais plutôt ethnocentrique.
  • Nous ne pardonnons pas à autrui du fond du cœur; Le centro cultive la haine, la vengeance et la médiocrité; Là, il faut chercher à comprendre en profondeur ce qui est à l’origine de cette mentalité pour pouvoir le combattre afin d’éviter de faire du surplace.
  • Notre orgueil et notre malhonnêteté font que nous ne reconnaissons pas nos erreurs et fautes antérieures;
  • Au lieu de la paix dans notre pays, nous avons des épisodes répétés de combats et de sang versé. Pourquoi ces choses sont ainsi ?
  • A chaque fois, on implore le pardon du peuple, mais sans tenir compte de sa souffrance, son malheur (Il faut penser aux rescapés des tueries qui meurent à petits feux dans les sites de déplacés).
  • Beaucoup de jeunes de tout genre s’activent tant sur les réseaux, les médias que sur le terrain pour lancer des messages de paix et de surtout demander la restauration de sécurité d’antan…Ces messages n’atteignent pas les cibles ? Est-ce un fait exprès ?

C’est la raison pour laquelle notre pays est toujours en deuil.

C’est la raison de la violence dans le pays.

C’est la raison de l’insécurité que nous voyons partout.

C’est pourquoi nous sommes pauvres et désolés dans un pays immensément riche.

C’est pourquoi d’autres nations emportent notre diamant et l’or et d’autres ressources naturelles.

C’est pourquoi le sang est versé au quotidien dans le pays.

Jusqu’à quand la MINUSCA et les autorités centrafricaines vont-elles laisser couler le sang et les larmes des pauvres citoyens ? Mon ami Baba Mahamat m’avait répondu en ces termes : « Dieu seul sait ».


La galère des enfants en Centrafrique

Les enfants de la RCA font face à de nombreux problèmes au quotidien. Dans cet article j’ai choisi de mettre l’accent sur les problèmes les plus probants qui empêchent ces enfants de jouir de leur liberté convenablement.
unicef.frLa misère dans laquelle la majorité de la population centrafricaine vit ne permet pas aux familles de répondre aux besoins nécessaires à leurs enfants. Le minimum des choses que l’Etat puisse faire réside dans la protection de ces enfants contre la violence, car la République centrafricaine fait partie des premiers pays à avoir ratifié la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (Cide). Or, malgré sa promesse, le pays doit faire face à la situation de crise humanitaire qui a un impact très négatif sur les enfants.
Le rapport de Humanium, une ONG internationale de parrainage d’enfants engagée à mettre fin aux violations des droits de l’enfant, démontre que la pauvreté engendre des répercussions extrêmement graves sur l’accès des enfants à une alimentation saine,  aux  services de santé  , à l’éducation…
Droit à la santé
 images (5)Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans reste toujours très inquiétant, en République centrafricaine. En effet, en raison d’un système d’assainissement inadéquat, d’un manque d’eau potable et d’une absence de services de santé dans les régions rurales, 171 enfants sur 1 000 décèdent encore chaque année. Cela s’est accentué avec le déplacement des populations qui ont fui leurs maisons à cause de l’insécurité pour se réfugier dans des camps de fortune…
 
Le taux de prévalence du VIH est également très préoccupant dans le pays. Généralement, les jeunes Centrafricains ont été infectés par la transmission du virus de la mère, après des violences sexuelles ou des transfusions sanguines non sécurisées. Mais avec la situation que traverse le pays, le risque de contamination est élevé. Le sida est devenu, en République centrafricaine, non seulement un problème de santé, mais également un problème économique et social.
 Droit à l’alimentation
 images (2)La malnutrition reste un problème grave. En effet, 38 % des enfants souffrent de malnutrition chronique et 10 % de malnutrition aiguë, selon ce même rapport. En raison de la pauvreté du pays, les familles n’ont pas les moyens de se nourrir convenablement. Cette alimentation inadaptée entraîne, bien souvent, des insuffisances pondérales ainsi que d’importants problèmes de croissance.
  
 
Droit à l’identité
 L’annonce des naissances aux autorités a fortement diminué. Le coût des enregistrements, les différentes crises militaro-politiques et l’absence des services d’état civil dans certaines régions sont autant de facteurs qui freinent les familles à enregistrer la naissance de leurs enfants.
 Or, il faut savoir que sans certificat de naissance, le droit d’identité des enfants n’est pas respecté. En effet, ils ne sont pas reconnus en tant que membres à part entière de la société et ne peuvent pas faire valoir leurs droits. Ils apparaissent dès lors comme invisibles aux yeux de la collectivité.
 Par ailleurs, les enfants, qui n’ont pas été enregistrés, ne sont pas protégés contre les abus, tels que le travail forcé, la prostitution, les mariages précoces, le trafic, la traite, etc.
 Droit à l’éducation
 educatipnDans les régions du pays, des milliers d’enfants fréquentent des « écoles de brousse » rudimentaires. Le secteur éducatif est touché par une pénurie d’enseignants qualifiés et d’infrastructures adéquates. Quelques volontaires décident d’aider les enfants moyennant un maigre salaire qui des fois émane des cotisations parentales, toutefois, beaucoup de parents ont peur d’envoyer leurs enfants à l’école en raison de l’insécurité qui règne toujours dans le pays. Même dans certains coins de la capitale, les enfants ont cours dans des salles improvisées. Par conséquent, les disparités en termes d’accès et de qualité s’accentuent.
Enfants déplacés
images (3)Suite aux insécurités et aux violences qui persistent en RCA, les enfants déplacés de façon interne font face à d’importants problèmes de protection (enlèvement, viol, etc.). Ces enfants ont besoin urgemment de nourriture, de logement, d’eau, etc.
 
Par ailleurs, ils sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins essentiels. Ils évoluent de ce fait dans des conditions de vie très pénibles.  
Nombreux sont les enfants issus de la communauté musulmane qui sont obligés de quitter le pays avec leur parents malgré eux pour des raisons de sécurité.
Enfants soldats
 Enfant soldat de l'ex séléka
Enfant soldat de l' »ex »-seleka Crédit photos: google et  unicef.fr
Dans l’ensemble du pays, de nombreux groupes armés sévissent et terrorisent les communautés; un grand nombre d’enfants sont enlevés.
 Leur droit à l’éducation est également compromis ainsi que  leur bien-être à court terme comme à long terme.
 
Les garçons centrafricains sont entraînés à l’emploi des armes, avec lesquelles ils sont contraints de commettre des atrocités : pillages, incendies, assassinats, etc. Les filles, quant à elles, sont forcées de faire les travaux domestiques. Il arrive également qu’elles soient données en tant qu’esclaves sexuelles aux commandants.
 #ProtégezLaPopulationEnRCA, si on veut vraiment aider les enfants à s’épanouir…


L’intégration des TIC à l’éducation, une nécessite en Centrafrique

Le 17 mai, le monde entier a célébré la Journée Internationale des TIC. Je profite de cette occasion pour vous parler du besoin des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’éducation en République Centrafricaine.

Au cours de la dernière décennie, la connectivité à Internet en RCA a énormément progressé. Les réseaux de téléphonie mobile (qui couvrent désormais une large partie du pays) ont favorisé l’accès à Internet à Bangui (la capitale) au détriment de nombreuses régions reculées. 

La méconnaissance des TIC par beaucoup de centrafricains (surtout dans l’arrière-pays où tout reste à re-construire),  doit nous interpeller. Il faudrait mener une véritable campagne de sensibilisation auprès du grand public afin de l’amener à comprendre toute leur importance dans le processus de développement d’un pays. Cela  passe par une implication plus grande des autorités dans l’intégration des TIC dans tous les secteurs d’activités du pays.

Il est primordial de souligner que, malgré ces difficultés, les TIC semblent être bien perçues par les responsables d’établissements, les éducateurs et les apprenants, (je dis cela d’après ma petite expérience dans l’enseignement supérieur, à l’Institut Supérieur de Technologie/Université de Bangui). Bien que les choses soient difficiles, tant au niveau de l’acquisition du matériel que celui de l’organisation et de la gestion des TIC, des établissements ont acquis du matériel informatique et l’ont mis à la disposition des éducateurs et des apprenants. Ceux du secteur public, qui n’ont pas de moyens financiers, s’efforcent à travers des projets et des dons à acquérir du matériel informatique pour leurs activités administratives.

De nombreuses disparités doivent être corrigées : l’intégration des TIC dans les établissements secondaires publics est trop faible, on notera aussi l’absence d’une politique de formation des éducateurs et des apprenants aux méthodes des TIC, de même, il y a une forte inégalité dans l’accès aux TIC des éducatrices au sein du pays. Le ratio élèves/ordinateur est très faible et il y a une nette différence entre le privé et le public quant aux tentatives d’intégration des TIC ! Et ceci n’est qu’un aperçu des disparités existantes… Il faudra donc agir rapidement si l’on veut harmoniser l’intégration des TIC afin d’éviter une éducation à deux vitesses dans un même pays !

Une salle de classe moderne à l’africaine (cc: google/images)

Plusieurs facteurs bloquent le développement et l’intégration pédagogique des TIC en Centrafrique, cela affaiblit leur accès à une grande partie de la population. On peut noter, entres autres : l’inexistence d’une politique nationale d’intégration des TIC en éducation,  un nombre insuffisant de formateurs en informatique, un service de maintenance inexistant ou moins performant et tout obstacle à l’accès physique aux TIC notamment les fréquentes coupures d’électricité observées en RCA, le coût élevé de la connexion et le faible débit constaté.

Beaucoup d’élèves/étudiants se servent de leurs smartphones pour accéder au web. Trois facteurs expliquent principalement ce comportement :

– le coût élevé des terminaux (ordinateurs et tablettes)

– la faiblesse ou l’inexistence du réseau filaire

– Le coût élevé de la redevance ADSL

Le déploiement de la fibre optique est la meilleure des solutions au problèmes de connexion à Internet. Un compatriote avait montré les possibilités qu’offre la fibre optique en terme de coût à travers une publication accessible ici.

Une réelle volonté d’intégration des TIC existe dans certains établissements de Bangui, mais il y existe trop de contraintes liées principalement à l’accès aux outils et à l’infrastructure.

En effet, qu’il s’agisse des établissements privés ou publics, on note la présence d’au moins un ordinateur sur place. Mais les moyens restent très limités, voire inexistants, pour certains, leurs volonté ont donc du mal à se concrétiser. Il est donc nécessaire que ces établissements aient un budget pour le développement des TIC en leur sein, budget qui pourrait provenir non seulement de l’Etat mais aussi des organismes internationaux, nationaux et des projets montés à cet effet.

Pour surmonter les difficultés constatées, il est important de mener quelques actions  telles que :

  • Une sensibilisation accrue des décideurs politiques (qui se fera, pour commencer, à travers l’atelier de dialogue politique sur les TIC en éducation, avec des utilisateurs de tout genre, et faite à travers des exposés, des conférences, des thèmes développés et réussis grâce aux TIC)
  • Des projets pilotes d’intégration des TIC dans des secteurs autres qu’éducatifs, à savoir la santé, l’agriculture, l’élevage, etc. En effet, si les populations perçoivent l’impact positif des TIC dans des domaines autres que l’éducation, elles seront davantage convaincues de leur importance dans le processus de développement de la RCA. A partir de ce moment-là, les populations pourront plus facilement les intégrer dans leurs comportements et pensées !
  • Une proposition de politique nationale d’intégration des TIC aux décideurs en vue d’amendements et de validation, ce qui permettra une intégration sûre et organisée des TIC dans le système éducatif centrafricain,
  • Des mesures de réduction des effectifs des apprenants dans les salles de classes et de construction d’au moins une salle informatique dans chaque établissement,
  • La modification des programmes des enseignements en vue d’insérer les TIC,
  • La diversification des sources d’énergie en vue d’étendre l’utilisation des TIC au niveau national. Ah oui, il faut profiter de ce que la nature nous offre gratuitement pour répondre aux populations en termes d’énergies. Le gouvernement peu,t par exemple, créer une centrale photovoltaïque. Chaque citoyen doit appuyer le gouvernement dans la recherche des moyens de diversification des sources d’énergies (le réseau électrique actuel ne comble pas les besoins du territoire national, en conséquence son extension aux villes et aux villages de province s’avère indispensable si l’on veut que les TIC soient totalement intégrées aux habitudes éducatives nationales);
  • La réduction des fractures numériques et des coûts d’acquisition du matériel informatique. En d’autres termes, à travers exonération des taxes par exemple, durant une période bien définie afin de faciliter l’importation des outils de NTIC,
  • Toutes ces actions doivent être planifiées et entamées très rapidement, en s’appuyant sur l’expérience des autres pays comme le Rwanda, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, etc.
  • L’accès à la dorsale (fibre optique) en vue de la vulgarisation du réseau national doit être enfin effectif (en effet, le projet de connexion par fibre optique de trois pays de l’Afrique centrale à savoir le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad, nécessitera des moyens supplémentaires pour l’extension du réseau sur le territoire national).

Tout cela va permettre d’apporter de nouvelles connaissances dans l’intégration des TIC à l’éducation, d’informer les décideurs par un soutien scientifique, de faire connaître la situation de l’intégration pédagogique des TIC en RCA. Il s’agit d’améliorer l’utilisation et l’impact des ordinateurs en milieu éducatif pour atteindre des objectifs d’apprentissage de plus haute qualité. En d’autres termes, faire quelque chose de bon avec les ordinateurs dès qu’une école en dispose !

En vue de concrétiser la mise en œuvre de certaines recommandations fortes, comme la formation des formateurs, la sensibilisation des différents acteurs du système éducatif, les chercheurs doivent convaincre par des articles scientifiques en fournissant des analyses nationales et transnationales sur l’intégration des TIC en éducation et leur utilité pour le pays et son système de formation et d’éducation.

Chers Ingénieurs, passionnés de TIC, etc. centrafricains, vous avez beaucoup à apporter dans l’intégration des TIC tant au niveau de l’éducation nationale que dans d’autres secteurs d’activité. Il est temps de mettre à contribution vos compétences technico-scientifiques au profit de notre pays, la RCA, et que les autorités prennent leur responsabilités en la matière.

 


Journée internationale des femmes, une fête décentralisée à Bangui

La République Centrafricaine, comme tous les pays du monde célèbre le 8 Mars. Pour cette année, le thème  choisi est : « La parité Homme-Femmes pour le Relèvement National ».
La journée internationale de la femme dont la célébration se produisait chaque année au centre-ville, précisément devant la Cathédrale de Bangui est, célébrée dans tous les arrondissements de la capitale accompagnée du festival dénommé MAMBO : une rencontre de danse traditionnelle, moderne et exposions des choses faites par les femmes pour montrer leurs capacités intellectuelles. La question qui se pose encore est de savoir si c’est la même organisation en provinces. La réponse est non car si certaines villes du pays cherchent à marquer le pas en essayant ce qui se pas à Bangui, ce n’est pas le cas dans d’autres contrés (dans la majeure partie des régions). D’après une femme rencontrée à Bouar « on ne connait pas la fête de 08 Mars ici a Bouar sauf la fête des mères, le gouvernement pense que la RCA se limite à la capitale, Bangui comme nous sommes des villageoises, on y peut rien ».
Ces témoignages démontrent largement la défaillance des associations féminines centrafricaine en milieu rural. Au lieu de tourner en rond dans Bangui, ce serait mieux de faire ne serait-ce qu’une incursion dans les régions du pays afin de s’acquérir de la situation des femmes. Alors mesdames, levez-vous !
Dans certaines villes de la RCA, à l’exemple de Bouar, nombreuses sont les femmes qui ne connaissent pas la différence entre la fête des Mères et le 08 Mars.
Pour les prochaines festivités, j’exhorte le comité d’organisation de mettre en place une vaste campagne de sensibilisation afin de bien expliquer la différence entre les deux fêtes.
Quelle est différence entre la journée internationale de la femme et la fête des mères ?
La fête des mères est une fête annuelle célébrée en l’honneur des mères dans de nombreux pays.
À cette occasion, les enfants offrent des cadeaux à leur mère, des gâteaux ou des objets qu’ils ont confectionnés à l’école ou à la maison. Cette fête est également célébrée par les adultes de tous âges pour honorer leur mère.
La date de la Fête des mères varie d’un pays à l’autre, mais la majorité d’entre eux ont choisi de la célébrer en mai.
L’idée de la fête des mères fut évoquée par Napoléon en 1806, pour célébrer et honorer toutes les mamans qui ont eu la chance de mettre au monde des Enfants, parfois elles sont honorées avec des médailles, cadeaux etc., comme cela avait été le cas sous le régime de Bokassa… tandis que la Journée internationale des droits des femmes (nom officiel selon Wikipédia), appelée généralement Journée Internationale des femmes ou encore Journée internationale des droits de la femme est la fête dédiée à toutes les femmes, (des plus petites aux plus grandes) de fêter pour prouver leurs capacités et leurs droits qui est célébrée le 08 Mars de chaque année.

Revenons un peu en images, sur les festivités du 08 Mars au niveau de Bangui qui a pu rassembler les femmes de diverses confessions religieuses ( Femmes musulmanes, catholiques, protestantes, etc.) et plusieurs associations féminines de la RCA, devant la Cathédrale.

Les femmes actrices de la production et la distribution d’eau en RCA

Association des Femmes Victimes de Gobongo (un quartier de Bangui)

Crédits photos: Freddy Londo


#BrisonsLaPeur pour un réel changement en Centrafrique

Crédit photo: eyesango.mondoblog.org

Le peuple centrafricain, comme tous les citoyens du monde, a le droit de rêver une vie saine et paisible, de voir son pays sur la voix de l’émergence qui ne soit pas utopique. Pour cela, il est important de briser la peur d’être déçu, d’échouer, d’être rejeté, etc. La peur de vivre comme les autres.

Les drames que nous avons vécus, se combattent avec l’éducation et la culture, qui permettent d’instruire les jeunes, de cultiver une libre pensée, donc un esprit critique. Ils pourront ainsi questionner la société dans laquelle ils vivent, travailler pour la reconstruire, s’opposer aux inégalités (de façon pacifique), aux injustices et cultiver le vivre-ensemble.

On ne peut plus être toujours en mode réactif et en constante gestion de crises en République Centrafricaine.

On ne peut aller vers le changement ou le faire sans aller vers les autres. On a tous besoin de l’autre pour avancer, quelques soient son ethnie, son appartenance religieuse à moins qu’on soit doté d’un égocentrisme exécrable. Le changement nécessite le concours de chaque citoyen.

L’expérience du passé est certes amer, mais il faudrait faire beaucoup d’effort de manière psychologique pour briser la peur aboutir à la vraie réconciliation et la cohésion synonyme d’une paix sincère et durable en République Centrafricaine.

La peur est un facteur de blocage dans notre interaction sociale

La question de la sécurité est soulevée chaque fois qu’un évènement survient, à plus forte raison dans une zone urbaine. La peur peut s’emparer de la population, avec raison. Ah oui ! Il est normal de ressentir de la peur lorsque l’horreur frappe – après tout, cette sensation désagréable fait partie intégrante de notre dispositif de survie, tout comme les capteurs de douleur de notre système nerveux qui se déclenchent lorsqu’on pose le pied sur une épine. Mais celle-ci devient très mauvaise conseillère quand vient le temps d’envisager une réponse adéquate à une crise et empêche de voir des solutions à long terme.

La peur est une émotion désagréable à vivre. Se laisser envahir par la peur a pour effet de paralyser nos capacités de réflexions, nous empêchant de trouver une solution à nos problèmes.

Pendant ce temps le pays s’écroule sous le poids d’un chaos dont profitent actuellement les chefs de guerre et leurs complices. Au milieu, les marchands d’armes jubilent et le racket bat son plein, avec l’approbation de certains compatriotes qui y tirent leur épingle du jeu. Ainsi, la sécurité de tous demeure menacée et la population reste coincée entre les règlements de compte fratricides et tirs croisés qui font tomber des victimes qui n’ont rien demandé.

Pourquoi? Parce que nous cédons à la peur.

Vaincre la peur constitue le premier pas vers la sécurité.

Que signifie réellement briser la peur ?

Briser la peur signifie aller vers l’autre ;

C’est aider à se relever après, une chute, un désastre, une crise comme celle qui avait commencé en 2013 en RCA et qui malheureusement, perdure ;

C’est avoir un comportement responsable au quotidien. Contribuer à la reconstruction des mosquées, à la lutte contre l’insalubrité dans la ville de Bangui…

Briser la peur, c’est dénoncer les mauvaises habitudes (y en a plein au vu et au su de tous, même si certains font semblant de ne pas le cerner);

C’est enterrer la hache de guerre pour planter l’arbre de paix ;

C’est refuser d’être manipulé par qui que ce soit pour quoique ce soit (peu importe les promesses).

C’est avoir le courage de dire ce que l’on pense haut et fort. C’est donc communiquer en un mot.

Que faire de notre peur ?

A travers les informations en continu, nous sommes pris dans la temporalité des évènements issus de l’arrière-pays. De ce fait, nous vivons en contact permanent avec l’horreur, avec la monstruosité (Les images de la misère, de la barbarie humaine…). Faut-il baisser la garde ? Non, évidemment.

Nos peurs peuvent nous jouer des tours, nous rendant incapables de changer la donne, effrayés d’aller de l’avant, mais généralement, derrière nos peurs, se trouvent les secondes chances attendant d’être prises…Alors donnons une seconde chance à nos prochains pour mieux revivre ensemble afin de réaliser nos rêves. Si tu n’as pas de projets dans ta vie, sache que la vie a de projets pour toi. Que tu le veuilles ou non.

Tu peux accepter le changement et aller de l’avant ou le combattre et rester à la traine pendant que les autres sont en année lumière d’avance sur toi. Alors #BrisonLaPeur pour un réel changement en RCA.

Les autorités doivent prendre leurs responsabilités afin de permettre à la population de briser la peur, en neutralisant par exemple, tous ces chefs de guerres sans scrupule qui continuent de pulluler et de polluer l’atmosphère au passage.

Ceci est ma petite contribution dans le cadre de campagne dénommée #BrisonsLaPeur initiée par l’Association de Blogueurs Centrafricains (ABCA)

Vous pouvez accéder aux précédents articles de la campagne, signés Baba Mahamat et Eric Penzi.