Odilon Doundembi

Lutte contre l’insalubrité : que faire ?

Beaucoup de personnes ne semblent pas se soucier de la sauvegarde de l’environnement, à force de coexister avec des sites insalubres et d’inhaler leur odeurs nauséabondes qu’ils dégagent. Cette situation a fini par déteindre sur les comportements au regard de certains gestes déplacés. On salit les rues. On verse des eaux usées partout, sans qu’on se soucie de la santé des autres et celle des enfants.

Image prise dans l'un des quartiers de Bangui/Odilon Doundembi
Image prise dans l’un des quartiers de Bangui/Odilon Doundembi

Le civisme et l’hygiène ont foutu le camp dans certains de nos quartiers

Le civisme et l’hygiène ont foutu le camp dans certains de nos quartiers, on y voit des enfants jouer dans des lieux insalubres. La nourriture est vendue souvent dans de mauvaises conditions d’hygiène. Cela a de lourdes conséquences sur la santé avec l’émergence des maladies virales telles que les hépatites, la fièvre typhoïde, le paludisme, etc. L’État et les familles dépensent beaucoup d’argent pour la prise en charge de ces maladies. Ce qui fait dire aux spécialistes que la salubrité est un indicateur de développement durable.

Il y a donc urgence que les populations s’approprient ce combat d’assainissement du cadre de vie qui est à leur avantage.

Un changement de mentalité s’impose

La problématique de l’insalubrité relève, notamment, de la reconstitution rapide des dépôts sauvages et des tas d’immondices, la prolifération et l’envoi des déchets légers constitués en grande partie de sachets plastiques, le jet systématique sur les voies et places publiques des ordures légères par les piétons et les automobilistes et l’occupation anarchique du domaine public tels que les trottoirs et espaces verts.

Certains conducteurs de taxis et bus voire des particuliers assis dans de grosses voitures, se permettent de jeter des peaux de bananes et d’oranges dans la rue, des résidus de ce qu’ils ont consommé, sur la chaussée…Quant à ceux qui se soulagent dans les rues et broussailles, ils vous diront que c’est par ce qu’il n y a pas de toilettes publiques, etc. même si d’une part, ils n’ont pas tort, ce n’est pas une occasion de déféquer n’importe comment comme des animaux sauvages. Soyez responsables !

À Bangui comme dans certaines villes africaines, des gens ne se gênent pas d’uriner dans les rues, surtout les hommes qui sont coutumiers des faits. Ah oui, les hommes. La majorité des femmes ont honte de cela. De plus, comment comprendre que certaines personnes (surtout les commerçants et les constructeurs anarchiques) pour se faire de la place se permettent de boucher des caniveaux en fermant le passage des eaux usées. Il suffit d’une petite pluie pour que l’eau stagne sur les chaussées. Au fil des années, ces endroits deviennent insalubres, constituant des gîtes larvaires de moustiques et facteur de propagations de microbes.

Que faire concrètement ?

Il faut créer des conditions pour le changement de comportement. Il ne faut pas se limiter à la sensibilisation, mais aller au-delà de celle-ci.  Il faut à la base rapprocher les infrastructures des populations par l’installation de poubelles dans les rues, la construction de latrines, le curage régulier des caniveaux et la collecte régulière des ordures.

Les populations doivent sortir leurs balais, pour balayer et désherber leurs jardins, et y planter des fleurs. L’embellissement des façades occupe une place importante dans ce processus car cela fait réfléchir par deux fois, ceux qui défèquent leurs poubelles chez les autres ou jettent les déchets partout où ils vont.

A l’exemple du Rwanda (l’un des pays les plus propres d’Afrique ou le plus propre de ces pays), les collecteurs d’ordures doivent être organisés et formés au tri, de même que les ménages. Une brigade de salubrité dynamique et non corrompue est indispensable. Il le faut surtout pour les brebis galeuses ;). C’est lorsque toutes ces dispositions sont prises et soutenues pour le suivi rigoureux des activités d’assainissement initiées, que l’État pourra chercher à jouer sur les mentalités par des actions de sensibilisation pour le changement de comportement.

Si vous avez aimé cet article, je vous conseille de lire « La terre : une planète en décadence« 


Agir en faveur de l’environnement

La passion pour la nature et le constat amer vis-à-vis de l’écosystème en Afrique en générale et en République Centrafricaine, mon pays, m’a poussé, lors de mon retour momentané au pays, à créer une association en vue de répondre aux multiples défis environnementaux tels que : le changement climatique, la pénurie des ressources, la transition énergétique, la perte de biodiversité, les enjeux sanitaires. Ah oui, l’association Agir pour la Protection de l’environnement et le Développement Durable (APE2D) ayant un an aujourd’hui, est à l’honneur.

Les membres du bureau de APE2D lors de la remise de certification de formation sur la Protection de l’environnement.

La spécificité de cette association est de reposer sur deux objectifs complémentaires : d’une part l’acquisition de connaissances et de compétences liées à la protection de l’environnement, et d’autre part un changement de comportements participant à l’amélioration concrète de l’environnement. Pour ce faire, il convient de :
1) Apprendre (de) l’environnement qui nous entoure. Apprendre permettra de comprendre pourquoi il faut changer les comportements, donnera la motivation nécessaire. Cela peut se faire via des socles de compétences très variés:
2) S’engager. Après le constat et l’apprentissage, que puis- je faire ? Je m’engage à passer de la théorie à l’action. L’engagement citoyen en faveur de l’environnement est fondamental en cette lutte. Beaucoup pensent que l’insalubrité dans une ville est l’affaire de la mairie singulièrement, les questions de déforestations ne concernent que le Ministère des Eaux et Forêts et celui de l’Environnement, etc. Ils ignorent leur part de responsabilité dans toutes ces situations et qu’ils doivent changer de comportements vis-à-vis de la nature avant d’accuser les autres. Il importe donc d’intégrer une association œuvrant en ce sens pour être bien outillé afin de mieux agir.
3) Agir et changer au moins une de ses habitudes en faveur de l’environnement. Mettre en place les actions qui permettront que l’engagement se concrétise.
Comme je l’ai dit ci-haut, mon association est à l’honneur aujourd’hui. Revenons donc un peu sur le but de cette association. L’association Agir pour la Protection de l’Environnement et le Développement Durable a pour vocation d’unir les passionnés de la nature à travers des actions sociales afin de sensibiliser, de mobiliser et d’inciter les citoyens à agir au quotidien dans le souci de relever le défi de protection de l’environnement et de développement durable en République Centrafricaine. Ces actions consistent entre autres à :
–  Sensibiliser (Eveil de conscience, civisme, etc.) et à encadrer les jeunes à initier et à mettre en œuvre, dans une dynamique communautaire des projets de développement socio-économiques;
–  Lutter contre le réchauffement climatique (formation et sensibilisation sur les impacts du changement climatique sur les populations, le déboisement, la pollution de l’atmosphère, etc.) aux jeunes tant en milieu urbain que rural;
–  Promotion des énergies renouvelables (énergies photovoltaïque ou solaire, éolienne et hydroélectrique) ;
–  Aider les jeunes à la promotion des activités socio-économiques et culturelles, et fixer un cadre d’intervention précis pour une pleine intégration des jeunes au processus de développement durable afin de lutter contre la pauvreté dans la paix et la concorde.

APE2D vise à contribuer avec promptitude à la réduction du réchauffement climatique, à la préservation de l’écosystème, de la misère et du taux élevé de la déperdition scolaire en milieu rural, à améliorer les conditions de vie économique et culturelle des populations.
En effet, les objectifs de l’APE2D se résument comme suit :
–  Sensibiliser et mobiliser les citoyens pour une prise de conscience de leur situation en vue de leur épanouissement et de celui des générations futures;
–  Consolider l’unité et la communion entre les citoyens sans distinction de sexe, d’ethnie, ni de religion ;
–  Identifier et créer des activités en fonction de besoins des jeunes ;
–  Promouvoir l’entreprenariat, le renforcement des capacités, la réinsertion sociale et la mise en place d’un système d’Information, d’Education et de la Communication (IEC) des citoyens par rapport à la problématique de l’environnement.
–  Favoriser la prise de conscience des jeunes aux notions liées à l’enseignement civique pour leur permettre de connaitre leur Droit et Devoir afin de les défendre.
APE2D est sur Facebook sous le nom de Agir pour la Protection de l’Environnement. Rejoignez-nous !


Les conditions du vivre ensemble

La paix dans un pays peut engendrer son développement. Il est donc important d’y faciliter le vivre ensemble. Vivre ensemble, c’est contrôler ses sentiments et ses émotions dans la sympathie avec les autres…

Il vaut mieux de savoir ce qu’est la paix pour pouvoir la préserver. La paix peut être définie comme étant le rapport entre les personnes qui ne sont pas en conflit, le rapport calme entre citoyen : absence de troubles, de violences (paix sociale). C’est également la situation d’une nation, d’un Etat qui n’est pas en guerre.

Synonyme de joie, d’épanouissement personnel, de calme, de quiétude, de tranquillité, d’ordre et de justice, la paix s’oppose à la peur, à l’angoisse, au désarroi, à la tristesse, au conflit armé, à la guerre et à la violence. Selon Martin Luther King, « une véritable paix n’est pas l’absence de certaines forces négatives : tension, confusion, belligérance, elle suppose la présence de certaines forces positives : justice, bonne volonté et fraternité. »

La paix exige des efforts de la part des hommes et des femmes et implique des conditions multidimensionnelles. En effet, « les guerres commencent dans l’esprit de l’homme, c’est dans l’esprit de l’homme que doit commencer la paix ». (Préambule de la charte de l’UNESCO).

Quelles sont les conditions de vivre en paix ?

La charte des volontaires de la paix de Centrafrique définit sept (7) dimensions à prendre en considération pour bâtir une société ou rayonnent la paix et l’harmonie:

  1. Dimensions du bien-être physique et psychique : santé mentale et corporelle, pouvoir se nourrir et se soigner, se vêtir, se loger, s’instruire (cf. Président fondateur de la RCA, Barthélémy Boganda).
  2. Dimension intérieur, spirituelle et religieuse : avoir la crainte de Dieu, prier et éviter le mal.
  3. Dimension interpersonnelle : respecter les autres dans leurs différences et prendre soin des autres autant que possible.
  4. Dimension sociale, politique et économique : promouvoir le développement et régler pacifiquement les conflits.
  5. Dimension internationale : respecter la souveraineté des autres nations et être capable de se faire respecter.
  6. Dimension écologique et environnementale : protéger la nature et ne pas polluer l’environnement.
  7. Dimension intergénérationnelle : penser aux générations futures en n’exploitant pas toutes les richesses pour une seule génération.

« Si tu veux la paix, fais le travail de la paix ». Tel est le slogan des Volontaires de la Paix de Centrafrique.


En Centrafrique, tout ce qui est interdit est autorisé

En République Centrafricaine, ce qui est anormale est normale, les interdictions sont considérées comme des autorisations.
quand on interdit aux gens de pisser en public, ils le font avec avec plaisir en plein air;
Quand on interdit aux gens de fumer, téléphoner ni boire en conduisant un véhicule ou un cyclomoteur/cycliste,
ils le font au vu et au su de tout le monde y compris les porteurs de tenue (policiers, gendarmes, etc.).
Quand on plante des panneaux de signalisation pour alerter les conducteurs des interdictions, obligations, indications liées à la priorité, ou aux dangers, ces dernier font comme si ils étaient des aveugles. Dieu merci la République Centrafricaine ne dispose plus de feux de signalisation tricolores comme à la belle époque sinon on allait assister à des séries d’interceptions inimaginables et tout ce qui va avec.

La protection de l’environnement reste un grand défi à relever tant à Bangui (la capitale) que dans les régions de la RCA. Ce domaine nécessite une vaste campagne de sensibilisation et d’éducation. La solution est donc d’agir pour lutter contre l’insalubrité (en aidant la mairie par exemple dans la gestion des poubelles), les feux de brousses incendies en pleine ville, la déforestation, etc. Chaque citoyen doit prendre conscience de l’impact que cela peut avoir  notamment sur sa santé, l’agriculture car notre planète est en décadence.

Comme je l’ai souligné ci-haut, en RCA presque, tout ce qui est interdit semble autorisé pour certains de mes compatriotes (chevronnés d’incivismes). Lorsqu’on leur interdit de brûler les ordures en public, ils le font en plein midi.

Incendie de poubelles en plein midi dans un quartier de Bangui. Les gens s’en fichent pas mal des fils électriques (Photos: Odilon D.)

Incendie incontrôlé sous les fils électriques dans la commune de Bimbo…

Les déviations pour piétons et les interdictions de stationner ou de s’arrêter pour les véhicules en face des locaux administratifs sont violées éperdument.
Quand on interdit aux piétons et aux cyclomoteurs et véhicules de traverser la piste de l aéroport Bangui M’Poko, ils font le contraire avec aisance en jouant aux chats et aux souris avec les forces Sénégalaises (à l’époque) de la MINUSCA.

odilon.modoblog.org
La fameuse piste de l’aéroport Bangui M’Poko et ses « usagers ».  Piste d’atterrissage et passage pour piétons en même temps.

Tout ce qui est anormale est vraiment normale chez le centrafricain. Heureusement, il y en a qui  respectent les règles de sociétés, des vrais citoyens qui peuvent aider à changer la donne à l’exemple des jeunes de mon association dénommée Agir pour la Protection de l’Environnement et le Développement Durable (APE2D).

Ah oui c’étaient les vieux souvenirs de mon passage chez moi à Bangui.


Hommage aux mamans

Pourquoi la fête des Mères ?

« Célébrer la mère, c’est rendre un hommage mérité au travail qu’elle accomplit chaque jour au sein des familles et reconnaître qu’elle est la garante, le pilier, la matrice de la société. La qualité de mère est unique et entraîne des obligations et des devoirs particuliers tout au long de la vie en tant que mère, pour poser les fondations de notre avenir ; éducatrice, elle transmet des savoirs, des valeurs et elle est gardienne de nos traditions.

Être mère, nous le savons n’est pas toujours simple, il faut concilier son activité professionnelle et la gestion de la famille, c’est le quotidien de beaucoup d’entre nous et particulièrement celles qui élèvent seules leurs enfants et qui font preuve d’ingéniosité pour s’organiser. Nous devons sans cesse améliorer les services publics et privés qui permettent de les accompagner et si possible d’alléger leurs lourdes tâches, car il est indispensable qu’une femme puisse être mère, mais aussi une citoyenne, salariée, responsable associative et élue, bref, mère et actrice à part entière des vies publiques et professionnelles »

Mais la mère est très importante dans une vie. La vraie femme mère de notre vie. Cette vraie femme est honorée tous les jours, je dirais chaque seconde de notre vie, à chaque battement de notre cœur.

• Des mots pour dire Bonne fête maman;
• La mère créatrice;
• La mère nourricière;
• La mère berceuse;
• La mère protectrice.

« Le cœur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon. » de Honoré de Balzac

Bonne fête à toutes les mères où qu’elles soient ! Mieux vaut tard que jamais. 😉